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Intervention de Sandrine Mazetier

Réunion du 3 décembre 2008 à 21h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mazetier :

Comme l'a dit Didier Mathus, nous sommes préoccupés par le budget de rigueur imposé à l'audiovisuel extérieur. En effet, le rapport de Joseph Kerguéris ne laisse pas de nous inquiéter. Du reste, selon son collègue de l'UMP Claude Belot, la situation est préoccupante et le budget ne répond ni aux projets de développement de France 24 ni aux besoins de financement de RFI et de TV5.

En outre, la presse du jour confirme que TF1 est sur le point de sortir du capital de France 24 et qu'un protocole d'accord doit être prochainement signé à ce sujet, TF1 et France Télévisions vendant à l'État les 50 % du capital qu'ils détiennent respectivement, pour 2 millions d'euros chacun. J'aimerais que l'on nous explique ce qui justifie une telle rentabilité, un tel retour sur investissement de l'apport en capital initial de TF1, qui n'atteignait même pas 20 000 euros !

Par ailleurs, dans l'édition de La Tribune datée d'aujourd'hui, on apprend que les contrats de fourniture d'images par TF1 à France 24 en cours seront reconduits pour sept ans à leurs conditions actuelles.

Or, la semaine dernière, un hebdomadaire satyrique au nom de volatile expliquait que les tarifs pratiqués par TF1 pour la fourniture d'images à France 24 étaient largement supérieurs à ce qu'ils devraient être.

Nous nous inquiétons d'avance, madame la ministre, du cadre budgétaire dans lequel évoluera cette nouvelle société. Nous vous prions instamment de faire en sorte que les contrats de fourniture d'images liant France 24 à TF1 ne soient pas reconduits pour sept ans dans leurs conditions actuelles. À cet égard, les représentants de l'État, qui siègeront désormais au conseil d'administration de la société, devront se montrer plus vigilants qu'ils ne l'ont été jusqu'à présent.

À la suite de Patrick Braouezec, je souligne à quel point la formule « outre le président » qui figure à l'alinéa 2 de l'article a de quoi nous outrer. L'irresponsabilité du président devant le conseil d'administration est pour le moins baroque, pour ne pas dire choquante.

Enfin, et c'est peut-être le plus grave, alors qu'AEF doit représenter la voix de la France à travers le monde – même si vous avez renoncé à une diffusion continue en arabe –, son président est soumis, en raison de sa nomination, à la volonté d'un seul homme, le Président de la République, et aux modes qu'il choisit d'adopter en matière de relations internationales.

Quelles seront pour la rédaction de France 24 les conséquences du fait que, du jour au lendemain, la France déroule le tapis rouge pour la Syrie et la Libye ? Ses journalistes auront-ils le droit de présenter des sujets susceptibles de gêner les nouveaux amis de Nicolas Sarkozy ? Comment garantir l'indépendance des médias en ce domaine et l'intégrité du travail des journalistes qui prennent des risques en s'exprimant à propos de pays non-démocratiques ?

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