Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Delphine Batho

Réunion du 30 juin 2009 à 15h00
Lutte contre les violences de groupes — Avant l'article 5, amendement 66

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

Je suis pour le moins surprise que l'on nous reproche de recourir à des manoeuvres dilatoires dans la mesure où la proposition de loi que nous examinons est censée aborder les problèmes de violences scolaires !

Or les violences des jeunes se produisent massivement à l'intérieur des établissements scolaires entre élèves. Dès lors que l'on aborde les violences de bandes, on ne peut occulter ni le décrochage et l'échec scolaires ni les phénomènes de déscolarisation.

Avec notre amendement n° 66 , nous sommes au coeur du débat : comment lutter contre la montée de la violence dans la société française, et, plus particulièrement, de la violence juvénile ?

À notre sens, les violences juvéniles doivent se combattre par l'éducation, en donnant des repères et des valeurs aux plus jeunes. Cette transmission de valeurs ne peut être assurée que par des êtres humains, et il s'agit d'un métier à part entière.

Aussi le groupe socialiste propose-t-il la création d'un nouveau métier de surveillant des établissements scolaires. Le syndicat des personnels de direction de l'éducation nationale – dont l'expertise est remarquable – nous a soufflé cette proposition. Il est, du reste, regrettable que le rapporteur ne l'ait pas auditionné.

Dans les collèges, on manque aujourd'hui dramatiquement d'encadrement. Depuis les années soixante-dix, le taux d'encadrement des élèves par des adultes a été divisé par deux dans les écoles françaises : 23 400 postes de surveillants ont été supprimés depuis 2003 ; 9 000 postes d'aides éducateurs, qui avaient été créés par la gauche entre 1997 et 2002, ont été supprimés durant la même période, soit un recul sans précédent de la présence éducative auprès des élèves, en particulier dans les collèges.

Cela étant, nous ne proposons de revenir au « pion » de jadis, mais de créer un nouveau métier de surveillant chargé de la sécurité des établissements scolaires, ce qui nous semble plus judicieux et plus efficace que la généralisation des portiques et autres mesures technologiques.

L'amendement n° 66 propose de franchir une première étape. Comme M. Ciotti ne manquera pas de reprendre les faux chiffres avancés systématiquement par M. Darcos lorsque l'on fait valoir la disparition de 23 400 postes de surveillants, nous demandons au Gouvernement de dresser un état des lieux de l'encadrement des élèves afin qu'il nous dise combien de personnes adultes sont chargées de la surveillance dans les établissements scolaires.

L'autre volet de notre amendement porte sur l'élaboration, par le Gouvernement, d'un rapport en vue de la création d'un nouveau corps de surveillants des établissements scolaires, une étude de faisabilité sur la création de ce nouveau métier, son coût, le nombre d'équivalents temps pleins, le syndicat des proviseurs ayant indiqué que tous les établissements scolaires n'avaient pas besoin de recourir à ces nouveaux surveillants chargés de la sécurité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion