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Intervention de Michèle Delaunay

Réunion du 24 juillet 2007 à 21h30
Libertés et responsabilités des universités — Article 12

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Delaunay :

Vous excuserez ces observations directement inspirées de la pratique. Ce que nous nommons « bi-appartenance » est en réalité une « tri-appartenance », bien que, pour autant, les journées de travail ne soient pas extensibles.

Seconde remarque : il existe des spécialités peu propices à la recherche fondamentale. Or c'est la seule « valence » de recherche qui permet d'obtenir un poste en CHU. Nous observons ainsi que certaines spécialités, à l'hôpital, sont quelque peu désertées par les jeunes agrégatifs. Je pense par exemple à la recherche en orthopédie, qui est surtout recherche de technicité, et non pas recherche fondamentale puisqu'elle ne porte pas, par exemple, sur les cellules. On pourrait aussi mentionner la gastroentérologie et d'autres disciplines : je peux l'observer tous les jours, l'hôpital est déserté par les jeunes universitaires, qui doivent parallèlement effectuer des recherches plus fondamentales, lesquelles les éloignent de leur pratique.

Je crains que la réforme que notre assemblée s'apprête à voter n'accentue cette tendance : les jeunes chercheurs devront s'inscrire dans les projets de recherche de l'université, lesquels ne concerneront évidemment pas l'orthopédie, pour revenir à cet exemple concret. La crainte que j'exprime n'est pas synonyme d'opposition : elle vient, je le répète, de l'observation pratique au quotidien. Nous pouvons redouter que le dispositif ne déséquilibre encore plus la pratique hospitalo-universitaire au profit de la recherche et au détriment de l'enseignement à l'hôpital.

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