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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 1er octobre 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Crise financière

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Face à la crise grave qui nous frappe, le Président de la République et sa majorité tentent de nous expliquer que le système capitaliste n'y est pour rien, et votre politique non plus… Mais quand l'enrichissement de quelques-uns repose sur la détérioration des conditions d'existence du plus grand nombre – chômage, précarité, baisse du pouvoir d'achat, laminage de l'assurance-maladie et des retraites –, quand vous acceptez que des actions rapportent 10, 15, 20 % par an, alors que la croissance et les salaires n'augmentent que de 2 %, quand vous faites en sorte, par le bouclier fiscal et autres exonérations, que les 500 plus grandes fortunes de France se retrouvent à posséder aujourd'hui 14 % de la richesse nationale, contre 6 % seulement il y a dix ans, vous êtes coupables, comme tous les libéraux dans ce monde, d'avoir « soutenu », selon les termes de Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, « une doctrine politique au service d'intérêts privés » (Applaudissements sur quelques bancs du groupe GDR et du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Ce système que vous avez porté aux nues, c'est celui de la libéralisation totale des marchés financiers, de l'inscription dans le traité européen de la liberté totale de circulation des capitaux, de la liberté totale des banques, de la liberté totale de déréglementer et d'anéantir les services publics. Cette liberté pour quelques-uns asservit tous les autres !

Il devient donc urgent de supprimer les paradis fiscaux et le bouclier fiscal, de taxer les transactions financières et les revenus financiers, d'augmenter les salaires, les retraites et les pensions pour relancer l'économie et l'emploi, de permettre un crédit à taux faible aux entreprises qui investissent et créent des emplois, en pénalisant ceux qui spéculent, de renoncer à privatiser la Poste, de constituer un pôle bancaire public.

C'est pourquoi nous vous demandons d'accepter la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la crise du capitalisme et d'organiser en urgence un débat à l'Assemblée nationale, comme nous l'avions réclamé dès le 17 septembre ! (« Très bien ! » et applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur quelques bancs du groupe SRC.)

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