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Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 11 juin 2009 à 21h30
Grenelle de l'environnement — Article 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Rassurez-vous, madame la présidente, je crois qu'il est possible de créer une dynamique d'efficacité sans pour autant être long !

Madame la secrétaire d'État chargée de l'écologie, je voudrais d'abord vous féliciter d'avoir clairement inscrit dans le texte le soutien de la France à la création d'un groupe d'expertise scientifique international pour la biodiversité. La création d'un GIEC biodiversité était une nécessité fondamentale.

Tout comme nous, M. Borloo et vous-même avez conscience de l'importance des pays d'outre-mer dans le domaine de la biodiversité : à eux seuls, ils représentent 8 % de la biodiversité mondiale et 80 % de la biodiversité française. Je n'entrerai pas dans le détail des richesses que recèlent nos mangroves ou nos lagons – nous possédons 20% des atolls de la planète et le deuxième plus grand lagon du monde est en Nouvelle-Calédonie –, sans parler de tout ce que cachent nos sous-sol et fonds marins.

Je voudrais vous sensibiliser à un autre problème. Le taux de perte de biodiversité est soixante fois plus élevé outre-mer qu'en France. La mise en place d'une stratégie nationale de la biodiversité mer paraît à cet égard une bonne chose, et le fait que vous y ayez explicitement fait mention de l'outre-mer montre que vous ne nous avez pas oubliés. La création d'aires marines protégées me semble tout aussi justifiée, de même que le fait d'avoir fixé l'échéance 2015 pour les départements d'outre-mer. Autre bonne orientation, la mise en place d'ici à 2013 de plans de conservation ou de restauration compatibles avec le maintien et le développement des activités humaines.

Mais comment peut-on imaginer protéger, valoriser, connaître la biodiversité depuis Paris ? C'est pourquoi je défends l'idée, comme je l'ai fait dans le cadre du Grenelle de la mer en cours, d'une stratégie de gouvernance locale. Au-delà de l'observatoire de la biodiversité que l'on pouvait créer, on pouvait parfaitement imaginer des observatoires locaux, qui créeraient une véritable dynamique permettant de concilier la protection, la valorisation et le développement – sachant pertinemment que, au-delà des aspects scientifiques et techniques se posent aussi des problèmes de culture, culture de vie et culture de développement.

Voilà ce que je vous suggère, madame la secrétaire d'État. J'espère que le Grenelle 2 ne nous décevra pas, ce qui pourrait être le cas si nous n'y trouvons pas grand-chose, sur la traduction, dans les faits, de la richesse de nos pays d'outre-mer.

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