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Intervention de François Fillon

Réunion du 17 avril 2008 à 9h30
Révision générale des politiques publiques

François Fillon, Premier ministre :

Jusqu'à quand cette hausse inexorable doit-elle continuer ? Quand allons-nous, dans un sursaut transpartisan, reconnaître collectivement la folie de cette évolution, son caractère insoutenable et dangereux ?

Il faut ouvrir les yeux. Il faut regarder ce qu'ont fait nos partenaires. Il faut avoir l'audace de reconnaître qu'ils ont souvent été plus courageux et plus efficaces que nous, et qu'ils en tirent aujourd'hui les bénéfices.

Au Canada, en 1993, les finances publiques étaient dans une situation dramatique : le déficit public représentait 7 % du PIB et la dette publique 70 %. C'est un gouvernement de gauche, dirigé par Jean Chrétien, qui a lancé un réexamen complet de toutes les dépenses publiques, avec une méthode proche de notre révision générale des politiques publiques.

Des réformes profondes ont été menées dans un large consensus national, qui a permis d'éviter tout conflit social majeur. Avec un résultat qui devrait nous faire réfléchir : un budget en excédent dès 1997, moins de cinq ans après, puis un budget voté en équilibre chaque année depuis lors ; une dette ramenée, dix ans plus tard, au niveau – stupéfiant pour nous – de 32 % du produit intérieur brut ; une croissance moyenne du PIB la plus forte du G7, avant les États-Unis ; un emploi qui a connu la progression annuelle la plus élevée du G7, avant les États-Unis ; un chômage qui est passé de 11 à 6 %, son plus bas niveau depuis trente ans; enfin, malgré les baisses d'effectifs, une qualité des services publics en progression, comme en attestent toutes les enquêtes d'opinion auprès des usagers.

En Nouvelle-Zélande, une série de réformes spectaculaires qui, à partir de 1984, ont transformé un pays exsangue en l'une des nations les plus prospères du monde, ont été lancées par un gouvernement travailliste. Les déséquilibres à corriger étaient considérables : la dette publique représentait 65 % du produit intérieur brut, c'est-à-dire notre taux actuel. Le déficit public atteignait 9 % du PIB. Le chômage touchait 12 % de la population active. En dix ans, l'État a été totalement transformé. La dette publique néo-zélandaise est tombée à 30 % du PIB. Le déficit a laissé place à un excédent de 1 %. Le chômage a chuté à 5,5 % de la population active et 3,4 % aujourd'hui. Et la croissance néo-zélandaise a gardé un taux moyen de plus de 3 % par an depuis cette date.

Les idéologues diront qu'il s'agit de pays à culture anglo-saxonne et que tout cela n'a rien à voir avec nous. Qu'ils regardent de l'autre côté des Alpes : en Italie…

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