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Intervention de François Goulard

Réunion du 19 mars 2009 à 9h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Après l'article 1er, amendement 80

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Goulard :

La discussion de ce matin est tout sauf médiocre. Il est essentiel que nous ayons ce débat au Parlement, car il est toujours préférable que les responsables politiques discutent dans une enceinte plutôt que de rester muets quand la rue s'exprime.

Nous sommes au coeur du sujet le plus important qui se pose aux responsables politiques aujourd'hui : la réponse à apporter à la crise. Les solutions sont diverses et nous opposent parfois, ce qui est légitime et sain. C'est ici que ces discussions doivent avoir lieu.

Pour ma part, je l'ai dit et je le redis, je considère que la réponse économique à la crise apportée aujourd'hui par le Gouvernement est la plus adéquate qui puisse se concevoir. Le Gouvernement emploie les bonnes armes aux bons niveaux, en tenant compte de la situation de nos finances publiques. Dans la conjoncture actuelle, on ne pouvait pas faire mieux pour tenter de redresser la situation, de relancer la croissance. J'approuve donc totalement l'action du Gouvernement sur le plan économique.

Les mesures d'ensemble devaient comporter un volet social. J'approuve totalement celui qui a été retenu par le Gouvernement. Il est adapté, répond à des situations concrètes difficiles : chômage partiel, demandeurs d'emploi, formation professionnelle pour favoriser le retour à l'emploi. C'est dans cette direction qu'il faut aller. Le Gouvernement sait résister à la démagogie et apporter des réponses à ceux de nos compatriotes qui vont le plus souffrir de la crise.

En revanche – et personne ne peut dire que Pierre Méhaignerie, Charles de Courson ou René Couanau sont des pousse-à-la-dépense, leurs prises de position successives ont toujours été dans le sens de la responsabilité financière – nous sommes quelques-uns à penser qu'il faut donner à nos compatriotes une indication importante.

Nous savons que nos finances publiques sont marquées par un déficit extraordinairement élevé. Nous passons allègrement la barre des 100 milliards d'euros, soit un quasi-triplement du déficit public. Ce n'est pas neutre !

Nous savons aussi – il faut dire la vérité – que l'heure de la réduction des impôts est, pour l'instant, passée. Nous le déplorons, mais c'est une réalité à laquelle nous devons faire face.

Dans ces conditions, le bouclier fiscal, auquel j'ai souscrit, comme tous les membres de la majorité, peut, dans certaines circonstances, paraître totalement incompréhensible à l'immense majorité des Français. Comment expliquer demain – quand nous aurons besoin de demander à nos compatriotes des efforts en matière fiscale – que chacun sera appelé à apporter sa contribution, alors que seuls les plus fortunés, les plus riches d'entre nous y échapperont ? C'est incompréhensible. C'est inexplicable ! (Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP et sur de nombreux bancs du groupe SRC.)

Dans ces conditions, nous avons lancé un appel à la majorité, au Gouvernement, au Président de la République, pour que, d'une manière ou d'une autre, selon des modalités qui restent à définir, qui sont évidemment discutables, nous puissions dire à nos compatriotes aujourd'hui – dans cette crise qui est la plus grave que les économies aient connue dans l'époque moderne – que chacun sera mis à contribution, à proportion de ses facultés.

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