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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 9 octobre 2008 à 9h30
Grenelle de l'environnement — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Cela doit tous nous intéresser, et c'est sous cet angle que je vais défendre notre motion de renvoi en commission.

Tout le monde a salué ce que l'on a appelé, l'an dernier, « la démarche du Grenelle », qui réunissait cinq groupes d'acteurs de la société civile, en disant que c'était formidable parce que non seulement ils s'étaient rencontrés, mais qu'en plus ils avaient réussi à se parler, à négocier et à aboutir à des conclusions appelées maintenant des « engagements », censés être traduits plus ou moins fidèlement dans le projet de loi. Mais je pense qu'il a manqué un acteur. Un acteur qui, bien sûr, n'a pas la parole : c'est la nature elle-même, c'est-à-dire l'environnement, la biosphère. Certains vont me rétorquer : « Oui, mais, malgré tout, nous avons auditionné un certain nombre de scientifiques ». Certes, hier, on a cité M. Jean Jouzel, qui a été auditionné, à propos du climat, par le comité de suivi du Grenelle, et il y en a eu d'autres, auditionnés à propos de la biodiversité. En effet, on peut reprendre une idée de Bruno Latour : la nature elle-même étant un être fictif qui n'a pas la capacité de parler au sens humain du terme, il fallait qu'elle ait des porte-parole, tels les scientifiques. Ainsi, L'ONU considère que la société civile comporte plus que les cinq groupes du Grenelle : il y en a d'autres, notamment les scientifiques. Dans les grandes conférences internationales, que connaît bien Mme la secrétaire d'État ou d'autres parmi vous, on compte neuf grands acteurs, dont les scientifiques. Il aurait dû y avoir dans le processus, ou du moins dans l'esprit du Grenelle, les scientifiques en tant que tels comme sixième acteur majeur.

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