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Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 6 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Écologie développement et aménagement durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Je pense notamment à M. le directeur des espaces de la nature. Ma seule réserve concerne un de vos collaborateurs qu'il faudrait peut-être guider dans la voie de la gentillesse, mais je ne doute pas qu'il y parvienne.

En dépit du vote exceptionnel et quasi unanime qui a eu lieu dans cet hémicycle, il n'en va pas de même dans nos campagnes, qui mettent un peu de temps à comprendre les bienfaits qu'on leur prépare. Elles constatent que les prix agricoles s'effondrent – je l'ai fait remarquer hier à Michel Barnier –, que les installations agricoles ferment les unes après les autres, et cela vaut aussi pour les artisans et les commerçants. Les raisons sont connues : on n'a pas su former les jeunes qui auraient pu reprendre les exploitations et on n'a pas su insuffler l'esprit d'initiative. Les médecins refusent de s'installer dans les campagnes et l'on ne compte plus le nombre de maternités qui ferment. Pour toutes ces raisons, les habitants des campagnes ont du mal à percevoir les bienfaits du Grenelle de l'environnement, même si, peut-être, ils changeront d'avis un jour.

Aussi me permettrai-je de vous suggérer de consacrer une partie de ce budget à la relation avec les territoires et à l'explication. Nous avons le devoir de fo0rmer des sages et des facilitateurs. Nous voyons trop souvent, dans nos campagnes, débarquer des femmes et des hommes brillants, bardés de diplômes. Même si je suis très heureux de les entendre, ils me font également un peu peur, car ils ne comprennent pas l'âme de nos territoires qui sont en grand danger. Si nous voulons sortir de cette espèce de folie où nous nous trouvons, de cet univers qui a fabriqué d'immenses cages à lapins jouxtant des réserves, encore plus immenses, d'Indiens, nous devons recréer du lien social, de la conversation, faire circuler de la parole, de la sagesse, de l'amitié et même de l'amour ! (Sourires.) C'est de ce manque que nous souffrons.

Il est donc primordial de former ces jeunes en sciences politiques, certes, mais aussi de leur faire faire des stages dans des cabanes de bergers, de leur apprendre à fabriquer du fromage ou de participer à des coupes forestières. (Rires.)

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