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Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 23 juillet 2007 à 15h00
Libertés et responsabilités des universités — Question préalable

Valérie Pecresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur Mamère, à vous écouter, une bonne partie de votre argumentation se résumerait à ceci : finalement, cette réforme peut attendre ! Pourquoi ne pas attendre un an, deux ans, dix ans, elle a bien attendu vingt ans !

Je me suis rendue à Bruxelles il y a quelques semaines, où Jan Figel, commissaire européen à l'éducation, nous a déclaré que, si, dans les six mois ou dans l'année qui vient, toutes les universités européennes ne lançaient pas un grand processus de réforme de leur organisation et de leur mode de fonctionnement, elles seraient concurrencées par leurs rivales indiennes et chinoises. On ne parle plus là des rivalités au sein de l'OCDE, monsieur Mamère : on parle désormais des universités indiennes et chinoises ! Il a également expliqué que, dans les cinq ans qui viennent, il y aurait 1 million de chercheurs en Chine et que, désormais, la priorité européenne, c'était la réforme.

J'étais à Lisbonne la semaine dernière, où une loi similaire à la nôtre, portant sur l'autonomie des universités, est en train d'être votée.

Je me suis rendue à Hambourg, en Allemagne, il y a trois semaines. Là-bas aussi est en passe d'être votée une loi sur les universités qui donnera aux universités des capacités financières et l'autonomie leur permettant de se mouvoir dans un monde qui change.

Monsieur Mamère, la France pourrait se mettre des oeillères et se dire qu'elle n'a pas besoin de bouger si rien ne change autour d'elle. Mais la vérité est ailleurs : aujourd'hui, tout le monde bouge, toute l'Europe bouge. Je suis désolée : cette réforme ne pouvait pas attendre !

Monsieur Mamère, vous m'avez parlé de concertation.

Je vous réponds que nous avons assuré soixante heures de concertation dans mon ministère et huit heures au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche. C'est vrai, nous n'avons obtenu que douze voix du CNESER en faveur de la réforme, mais rappelez-vous les anciens votes du conseil et vous constaterez que, finalement, douze voix « pour » représentent déjà beaucoup pour un vote du CNESER sur un texte gouvernemental, de droite comme de gauche.

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