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Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 21 novembre 2007 à 15h00
Développement de la concurrence au service des consommateurs — Discussion après déclaration d'urgence d'un projet de loi

Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires économiques, messieurs les rapporteurs, mesdames messieurs les députés, on lit souvent des statistiques réconfortantes qui indiquent que le pouvoir d'achat des Français augmente de plus de 2 % par an.

Pourtant, chacun a le sentiment que le coût de la vie , lui, augmente bel et bien. Selon le baromètre SITECO, une étude TNS SOFRES qui sera officiellement présentée après-demain et que je vous livre en avant-première, 58 % des Français estiment que leur pouvoir d'achat a diminué depuis un an.

Un tel résultat ne peut évidemment que nous interpeller. On sait aussi que l'on ne peut bien évaluer que ce que l'on mesure bien.

Les chiffres que nous fournissent les instituts ne sont pas faux, mais ce ne sont probablement pas les bons... Nous ne voyons pas ceux qui seraient les mieux à même de refléter le vécu de nos concitoyens. Nous ne pouvons pas nous contenter d'indicateurs identiques pour tout le monde, qui transforment une réalité que nous savons complexe en une moyenne arithmétique froide comme les statistiques.

Pour cette raison, j'ai demandé il y a un mois au nouveau directeur général de l'INSEE, au moment de sa nomination, de développer de nouveaux indicateurs de pouvoir d'achat.

Une commission composée de statisticiens et de représentants d'associations de consommateurs réfléchit en ce moment sur les moyens de prendre en compte, dans la mesure du pouvoir d'achat, des données telles que les dépenses contraintes ou la disparité des situations individuelles suivant que l'on est locataire ou propriétaire de son logement. Cette commission devrait fournir ses premières propositions dès le début de l'année prochaine et nous permettra de mieux mesurer ce que l'on est en train d'évaluer actuellement et ce que nous tentons d'améliorer. Car c'est aujourd'hui le devoir du Gouvernement de tout mettre en oeuvre pour renverser la conviction de ces 42 % de Français qui pensent que leur pouvoir d'achat va encore diminuer dans les douze mois à venir.

Chacun s'accorde sur les deux éléments qui permettent d'améliorer le pouvoir d'achat, puisque c'est de cela que nous parlerons aujourd'hui : la hausse des salaires d'un côté ; la baisse des prix de l'autre. En revanche, les moyens d'y parvenir sont évidemment discutés, notamment dans cet hémicycle. Certains voudraient que l'État distribue l'argent public, contraigne les entreprises et fixe les prix d'autorité. Autres temps, autres politiques ! Ce n'est pas la nôtre.

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