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Intervention de Jacques Desallangre

Réunion du 6 mai 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Réforme du régime de retraite des cheminots

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Desallangre :

Monsieur le secrétaire d'État à la défense, le ministre du travail a évoqué dernièrement les leviers possibles pour consolider le régime des retraites : diminution des pensions, augmentation des cotisations patronales, augmentation des cotisations pesant sur les salariés. C'est bien évidemment cette dernière solution qu'il a choisie en imposant l'allongement de la durée de cotisation à quarante et une annuités.

Pourtant, ces décisions sont inefficaces car, étant donné le faible taux d'activité des plus de cinquante ans, votre politique va d'abord faire exploser le nombre de retraités pauvres, qui n'auront pas cotisé suffisamment pour obtenir une retraite à taux plein. Demain, les retraités français seront-ils, comme les retraités américains, obligés de retrouver un emploi précaire payé chichement pour assurer leurs fins de mois et continuer de vivre dignement ? Quelle chance auront-ils de trouver même de tels emplois ?

Vous avez imposé les mêmes principes au régime des cheminots en ne retenant que l'allongement de la durée de cotisation avec, à la clé, un régime de décote qui peut provoquer l'amputation du quart de la pension pour un cheminot à qui il manquerait cinq années de cotisation.

Pour faire passer la pilule, vous avez essayé de vendre aux cheminots un mécanisme de surcote visant à majorer les pensions pour tout trimestre cotisé au-delà de quarante annuités et au-delà de soixante ans. Les deux conditions, durée et âge, étant cumulatives, les syndicats ont bien mesuré que, dans les faits, la surcote ne s'appliquerait que très exceptionnellement. En revanche les décotes s'appliqueront largement puisque, en moyenne, les cheminots partent après avoir effectué trente-trois annuités.

Les projets du Gouvernement s'assimilent donc à un plan généralisé contre les retraités en général, qui verront mécaniquement et systématiquement leur pouvoir d'achat régresser au cours des prochaines années.

La raison est simple. Vous ne proposez pas les bonnes solutions pour rééquilibrer les comptes sociaux de la nation. Vous refusez obstinément d'envisager ce que je propose depuis des années, à savoir l'élargissement de l'assiette de cotisation non plus à la seule masse salariale mais à l'ensemble des richesses produites. Ainsi, les entreprises à haute intensité capitalistique, celles qui réalisent de gros bénéfices sans masse salariale importante, seraient, selon mes propositions, enfin prélevées dans une juste proportion pour la solidarité nationale, et cela permettrait le retour à l'équilibre de toutes les branches de la sécurité sociale.

Très logiquement, je vous pose donc la question : allez-vous enfin, tant pour les cheminots que pour l'ensemble des salariés, accepter d'envisager les solutions alternatives à l'allongement de la durée de cotisation ?

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