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Intervention de Aurélie Filippetti

Réunion du 27 novembre 2008 à 15h00
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Avant l'article 1er, amendements 283 284 285 287

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélie Filippetti :

L'exposé des motifs du présent texte définit un certain nombre de valeurs que devrait promouvoir la télévision publique : défendre la culture, l'environnement ; inciter aux bonnes pratiques en matière d'hygiène et de sécurité… Ce texte décline donc toute une litanie de bons sentiments, de bonnes intentions, parmi lesquels on note un manque cruel : la défense du pluralisme démocratique, de la liberté d'opposition, de la diversité des opinions et des courants de pensée. Veiller au respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion relève d'ailleurs des attributions du CSA.

Les statistiques du CSA font penser aux statistiques du PIB telles que les définissait, dans les années quatre-vingt, le grand économiste Robert Solo, selon lequel les ordinateurs sont partout sauf dans les statistiques du PIB. Ici, le Président de la République et ses collaborateurs sont partout sauf dans les statistiques du CSA ! C'est un comble au moment où vous avez fait passer une réforme de la Constitution qui va permettre au Président de la République de s'exprimer devant le Parlement.

Ainsi, alors qu'il disposera de cette faculté, on considère qu'à la télévision, ses collaborateurs et lui-même sont invisibles, qu'ils n'existent pas. Ils forment sans doute une illusion d'optique… Pourtant, comme l'a fort justement rappelé Patrick Bloche, la commission Balladur n'avait-elle pas préconisé la prise en compte par le CSA dans le temps de parole de l'exécutif des interventions du Président de la République et de ses fort nombreux collaborateurs ?

Il conviendrait donc de compléter le premier alinéa de l'article 13 de la loi du 30 septembre 1986 en redéfinissant la règle des trois tiers afin de permettre la comptabilisation du temps de parole du Président de la République et de ses collaborateurs, à moins que vous ne nous acculiez à faire nôtre la proposition du président, pardon du secrétaire général de l'UMP, notre collègue Patrick Devedjian, selon laquelle le Président de la République devrait devenir président du parti majoritaire. Faut-il que nous en soyons réduits à soutenir cette idée pour qu'enfin le temps de parole du Président de la République à la télévision soit comptabilisé au même titre que le temps de parole de l'opposition.

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