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Intervention de Jean-Jacques Candelier

Réunion du 7 novembre 2008 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

Une première question à laquelle le ministre a déjà partiellement répondu.

Le Gouvernement se dit prêt à privatiser DCNS, tout comme la Société nationale des poudres et explosifs, la SNPE. Pour ce faire, le projet de loi de programmation militaire inscrit ces groupes industriels d'armement sur la liste des sociétés privatisables.

DCNS et SNPE sont leaders en France dans leurs domaines, mais dans votre esprit, monsieur le ministre, le développement des capacités industrielles passe obligatoirement par une fusion de DCNS avec son alter ego allemand TKMS.

Concernant la SNPE, la branche de propulsion nucléaire et spatiale est promise au groupe aéronautique Safran : une fois le projet de loi de programmation voté, un décret ouvrirait la voie à la privatisation des activités de défense du groupe chimiste, qui représentent la moitié de son chiffre d'affaires, soit 693 millions d'euros.

En clair, la fabrication du propergol, carburant des missiles nucléaires et de la fusée Ariane, serait assurée par une entreprise privée ! Sous couvert de créer un pôle français dans la propulsion nucléaire et spatiale, on s'apprête à céder la propulsion de missiles et la dissuasion nucléaire à un groupe côté en Bourse et dont l'un des actionnaires est l'américain General Electric.

Les sociétés DCNS et SNPE sont au coeur de notre défense nationale. Personne ne comprendrait que l'on dénationalise à ce point des actifs aussi stratégiques, surtout au moment où le Président proclame son attachement à la dissuasion nucléaire et à l'indépendance nationale.

De même, en dehors des aspects stratégiques, je pense que les déboires de l'affaire EADS militent pour la plus grande précaution : l'Europe est faite pour nous absorber.

Monsieur le ministre, ne craignez-vous pas les conséquences de cette mise en pâture de nos fleurons aux marchés financiers, tant du point de vue de la perte d'autonomie nationale, que du point de vue de l'emploi et des droits et garanties sociales des personnels ?

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