Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 2 juin 2008 à 16h15
Modernisation de l'économie — Discussion après déclaration d'urgence d'un projet de loi

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Monsieur le président, madame la ministre, messieurs les ministres, monsieur le président de la commission des affaires économique, messieurs les rapporteurs, mesdames et messieurs les députés, croissance et plein emploi : c'est pour atteindre ces deux objectifs, par une réforme profonde de la France, qu'une large majorité de nos concitoyens a élu Nicolas Sarkozy Président de la République. Sous l'autorité du Premier ministre, le Gouvernement se consacre à cette tâche depuis un an. Beaucoup de travail a déjà été accompli : la France est en mouvement. De grands chantiers sont encore devant nous pour les quatre ans à venir.

Aujourd'hui, ce projet de loi de modernisation de l'économie, sur lequel nous travaillons depuis plus de dix mois, engage d'importantes réformes de structure et consolide le socle de notre stratégie économique.

Avant d'aborder avec vous successivement chacun des quatre titres de ce texte, je voudrais évoquer rapidement le contexte historique dans lequel il s'inscrit, la politique économique qu'il entend mettre en oeuvre, les principes sur lesquels il repose et la méthode de travail qui a présidé à son élaboration.

Comme l'Allemagne dans les années 2000, comme les États-Unis dans les années 90, comme l'Espagne dans les années 80, la France entreprend aujourd'hui de moderniser son économie. Il était temps : dans un monde en mouvement perpétuel, ne pas avancer, c'est évidemment prendre le risque de reculer. Ainsi, selon le FMI, la France était, en 1985, la dixième puissance mondiale en termes de PIB par habitant ; vingt ans plus tard, elle n'est plus que vingt et unième…

Pourtant, notre pays a connu il n'y a pas si longtemps une période de prospérité inédite dans l'histoire économique mondiale, une période de créativité et de plein emploi : les trente Glorieuses. On réclamait alors plus de liberté et non plus de sécurité. C'était une génération qui ne connaissait pas le chômage, dont la jeunesse ne pensait pas au financement de sa retraite, qui voyait son pouvoir d'achat augmenter régulièrement d'environ 5,6 % par an et qui était convaincue enfin que demain serait meilleur qu'aujourd'hui.

Mais les temps ont bien changé. Nous avons traversé, depuis le premier choc pétrolier, trente années qu'il faut bien appeler les « trente Laborieuses ». Notre économie s'est fait prendre de vitesse ; nous avons laissé s'accumuler les archaïsmes réglementaires et les bizarreries administratives : cela a fait le régal des juristes, mais le désespoir des entrepreneurs.

Nous connaissons tous la volonté, l'énergie et les talents de nos concitoyens, ce « génie français » qui a bien souvent étonné le monde. Ce potentiel, il faut maintenant en faire une réalité économique. Car nous voulons donner à la France et aux Français le visage confiant d'une « nouvelle croissance », pour reprendre l'expression du Premier ministre dans son discours de politique générale.

On m'a souvent reproché l'obscurité de notre politique économique. Permettez-moi donc de m'en expliquer en quelques mots. L'été dernier, nous avons pris des mesures d'urgence pour le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat. Elles ont commencé à porter leurs fruits, si j'en crois les chiffres.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion