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Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 28 mai 2009 à 9h30
Mesures urgentes de justice sociale en faveur de l'emploi des salaires et du pouvoir d'achat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, il est des moments rassurants dans la vie parlementaire : ce sont ceux qui permettent de rappeler quelques fondamentaux. La discussion de cette proposition de loi nous donne l'occasion de rappeler qu'il y a bien une différence entre une politique de droite et une politique de gauche.

Une politique de gauche, c'est une politique qui, d'abord, se soucie de l'homme, se soucie de la création d'emplois pour les individus et non des conditions de la création d'emplois par les entreprises.

Nous disposons aujourd'hui d'un certain recul par rapport aux politiques de l'emploi qui ont été menées entre 1997 et 2002, d'une part, et depuis 2002, de l'autre. Ces deux périodes sont d'une durée comparable, de cinq et sept ans respectivement. Les chiffres sont là : entre 1997 et 2002, et indépendamment du contexte économique mondial, la tendance était à une diminution du nombre de demandeurs d'emplois et à une augmentation des créations d'emplois. Le taux de chômage est passé en cinq ans de 12,7 % à 8,7 % de la population active, et un million d'emplois ont été créés.

Vous allez me dire que nous sommes parvenus à ce résultat d'une mauvaise manière, en particulier en instaurant les 35 heures. Il reste que, même si c'était selon vous d'une mauvaise manière, ces emplois ont été créés. Et nous le constations de visu dans nos circonscriptions : la situation des gens que nous rencontrions ne cessait de s'améliorer.

Depuis 2002, que n'avez-vous eu de cesse de nous imposer ? Une déréglementation permanente, et en particulier, en ce qui concerne les heures supplémentaires, des modifications constantes du plafond autorisé. Car bien d'autres lois ont succédé à la loi Fillon. Il suffisait, en somme, de déréglementer pour créer de l'emploi.

À présent, nous sommes dans une situation assez cocasse. Hier encore, j'ai demandé à notre collègue Poisson, lors de l'examen de la proposition de loi dont il est rapporteur, combien de créations d'emplois allaient résulter, selon lui, de mesures telles que le développement des groupements d'employeurs ou de la mobilité professionnelle. Il m'a répondu qu'il ne savait pas trop, qu'il ne pouvait pas faire de promesses, qu'il ne pouvait pas s'engager, mais qu'il était « volontariste ». Il a complété cette réponse en me disant que les 35 heures n'avaient créé qu'entre 350 000 et 400 000 emplois, alors que nous avions souhaité en créer 700 000.

Oui, nous nous étions fixé un objectif : 700 000 créations emplois. Et 400 000 emplois ont été effectivement créés.

Non seulement les dispositifs mis en oeuvre par la droite ne fournissent aucune assurance, mais encore ils coûtent cher. Je pense en particulier à l'exonération des heures supplémentaires, dont nous savons même qu'elle détruit des emplois, puisqu'elle en donne, en réalité, à ceux qui en ont.

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