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Intervention de Jean Gaubert

Réunion du 1er avril 2008 à 21h30
Organismes génétiquement modifiés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

On sait qu'il lui faut de 30 à 50 % de contrats privés pour survivre. Aussi doit-on la doter de moyens. Mais ce n'est pas avec les crédits votés qu'on y parviendra et qu'on empêchera nos chercheurs de partir à l'étranger.

Si nous sommes favorables à certaines recherches en milieu ouvert dès lors qu'elles sont bien encadrées et nécessaires, en revanche nous sommes opposés aux cultures commerciales de plein champ. Car, là aussi, vous travestissez la réalité puisque personne ne sait si la distance nécessaire pour éviter toute contamination est de 25 mètres, de 250 mètres ou de 25 kilomètres, ni comment les abeilles et les oiseaux se déplacent. En réalité, monsieur Jacob, personne ne peut nous prouver qu'il y aura réversibilité.

Il n'y a donc pas de débat sur la liberté de produire avec ou sans OGM car, si l'on a la liberté de produire avec, l'on n'aura pas, pendant longtemps, la liberté de produire sans. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Mon problème n'est pas de savoir si je veux ou non manger des OGM, mais de permettre à tous mes concitoyens qui le souhaitent de ne pas en manger aujourd'hui ni demain.

Mesdames, messieurs les députés, j'ai soixante ans et cela fait quarante-six ans que je suis paysan. J'ai manipulé des bidons de pesticides sans aucune précaution ; je les ai même lavés dans la rivière quand j'avais vingt ans. Je ne savais pas que c'était dangereux pour la faune et la flore, pour mes voisins et pour moi. J'ai aussi découpé de l'amiante à la scie sans aucune précaution. Je ne savais pas que c'était dangereux. En revanche, comme pour les pesticides, les industriels le savaient, mais ils n'ont rien dit. Et certains de mes voisins sont atteints du cancer de l'amiante parce qu'ils ont travaillé dans des élevages de porc ou de volailles.

Si nous rencontrons un jour des problèmes liés aux OGM, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas car notre débat d'aujourd'hui attire l'attention sur les risques. Sommes-nous prêts à courir ces risques ou souhaitons-nous prendre du recul, attendre encore, rechercher davantage, faire des expérimentations pour les élimer ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la gauche démocrate et républicaine.)

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