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Intervention de Jean Launay

Réunion du 17 mars 2009 à 22h00
Accès au crédit des petites et moyennes entreprises — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Launay :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, dans le contexte de crise financière mondiale qui se propage au secteur économique, il est bon que nous ayons ce débat pour trouver ensemble les voies du rétablissement.

Nous sommes tous convaincus que le tissu des PME doit jouer un rôle primordial dans la relance par l'emploi. Encore faut-il que leurs préoccupations soient prises en compte, alors qu'elles sont inquiètes face à la crise et au durcissement du crédit, voire son assèchement. Il faut regarder la réalité en face : à force d'avoir investi davantage dans l'économie virtuelle que dans l'économie réelle, à coup de placements financiers censés rapporter plus que l'investissement dans les PME, le financement de l'économie se trouve mis en danger.

Je vais citer un exemple que je connais bien, puisqu'il se situe dans la petite commune de Bretenoux, dans le Lot, dont je suis maire. Un hôtel fermé depuis sept ans a fait l'objet d'un projet de rénovation-extension pour 38 chambres par un groupe d'investisseurs. Cela suppose 2,5 millions d'investissement, et dix emplois sont prévus. Ce projet a été retenu au titre du pôle d'excellence rurale. Le permis de construire a été obtenu et après six mois de démarches vaines auprès de quatre établissements de crédit – quatre banquiers, madame la rapporteure, sans oeil de verre et de deux régions différentes –, il a été demandé au porteur du projet la moitié en apport personnel. Après lui avoir conseillé au porteur du projet, en lien avec la représentante de l'État dans le département, de saisir le médiateur du crédit, nous attendons encore, même si le dossier semble un peu bouger depuis cette saisine.

J'ai la conviction, alors que ce projet représente la moitié d'une prime de directeur de banque, que de nombreuses banques se moquent du rural. Leurs analystes trouvent que le rural est compliqué et qu'il est difficile d'évaluer les projets. Leur appréciation des dossiers est donc a priori plus mauvaise, plus négative que pour ceux des pôles urbains, où le mot compétitivité règne en maître. J'encourage donc le médiateur du crédit et ses représentants dans les départements à poursuivre leur travail à l'aune de cette réflexion, car tout le territoire national mérite d'être irrigué par les efforts du pays et de ses habitants à travers le sauvetage du secteur bancaire.

Nos territoires veulent vivre. Ils ont de l'avenir car nombreux sont les hommes qui veulent et qui peuvent y apporter de l'emploi, de l'économie, de la vie et de l'espoir. Le dispositif présenté aujourd'hui va globalement dans le bon sens après la mise en place du suivi territorial, de l'accompagnement au plus près des entreprises et du renforcement des missions d'Oséo. Je note que Jean-Pierre Balligand et Dominique Baert avaient défendu certains éléments du dispositif lors de l'examen de la loi de modernisation de l'économie.

Oséo est le fruit de la fusion de l'ANVAR et de la BDPME et je crois qu'il faut être vigilants quant à l'évolution de ses engagements. S'il est nécessaire de se préoccuper du fonds de roulement des entreprises, il faut aussi conserver à cet outil sa force d'intervention en faveur de l'innovation. Les PME, qui sont profondément inscrites dans nos territoires et qui, elles, ne délocalisent pas, nous le demandent. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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