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Intervention de Philippe Martin

Réunion du 3 octobre 2007 à 15h00
Grenelle de l'environnement — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Martin :

Mais pour qu'il y ait succès, encore faut-il passer du conceptuel au décisionnel !

De 150 préconisations émanant des différents groupes de travail, le Grenelle va devoir aboutir, en à peine quelques jours, à un plan d'action de quinze à vingt programmes concrets et quantifiables, recueillant un accord le plus large possible des participants.

Espérons que ces délais très courts et l'organisation géographique à la fois partisane et lacunaire de la phase du débat public ne présagent en rien des intentions de l'État en matière de démocratie environnementale.

Comment comprendre, en effet, qu'une région où les problématiques environnementales sont si fortes – je veux parler de la région Midi-Pyrénées – soit écartée de ces réunions territoriales, alors même qu'elle concentre plus de 70 % des cultures d'OGM en plein champ ? Je n'ose croire que ceci explique cela. Et comment interpréter le choix des villes où se tiendront ces réunions autrement qu'en constatant votre peu de goût pour l'ouverture ?

Mais en réalité, c'est moins la méthode que sa traduction concrète qui nous inquiète, en particulier lorsqu'à la fin du compte le Président de la République décidera, seul semble-t-il, de ce qui sera retenu et de ce qui ne le sera pas.

Vous le savez mieux que quiconque, monsieur le ministre, ce Grenelle serait un désastre écologique et démocratique s'il devait se réduire à une simple opération de communication autour des choix du Prince, fût-il éclairé par vous.

Pour le coup, et parce que le diagnostic sur la crise écologique est aujourd'hui très largement partagé, nous espérons la « rupture » à laquelle vous vous êtes engagé, car la dégradation de notre environnement n'est plus une théorie abstraite ; c'est un fait avéré.

L'empreinte écologique de l'homme est supérieure à la capacité régénératrice de la planète et on ne peut plus laisser le temps agir à notre place.

Dans le rapport qu'il a remis à Gordon Brown, le 30 octobre 2006, Nicholas Stern estimait que si rien n'est rapidement engagé à l'échelle de la planète contre l'effet de serre, la récession économique serait telle que le PIB mondial pourrait en être affecté de 5 à 20 %.

Mes chers collègues, à court et moyen terme la protection de l'environnement a probablement un coût, disons-le, mais disons aussi que si rien n'était fait, cela coûterait encore plus cher aux générations qui vont nous succéder, tant au plan environnemental qu'au plan économique.

Voilà pourquoi il est temps d'agir, d'autant plus que depuis quatre mois le temps, justement, a joué contre le Grenelle de l'environnement. Pendant que se déroulait son processus d'élaboration, l'adoption du « boulet fiscal » a réduit la marge de manoeuvre financière de l'État de 15 milliards d'euros (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire),…

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