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Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 25 novembre 2008 à 9h30
Débat sur la crise économique et sociale et la régulation du système financier — Reprise du débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Maire :

Face à cette crise, la réaction immédiate du Président de la République et du Gouvernement était la bonne.

Elle a permis d'éviter la mise en faillite d'établissements financiers majeurs, tel Dexia, donc de juguler la crise de contrôle des systèmes financiers. Elle a en outre créé des garanties d'État propres à favoriser le déblocage des crédits bancaires pour les particuliers comme pour les PME. Ce volet de l'action gouvernementale est vital. En effet, nous le constatons dans nos circonscriptions, la remise en cause des autorisations de découvert des TPE, le refus de crédit aux particuliers, les conditions toujours plus rigoureuses encadrant les investissements des PME sont autant d'obstacles au soutien de l'activité économique dans notre pays. Nous devons donc rester vigilants sur ce point, et nous assurer que les banques respectent leurs engagements auprès des particuliers comme des entreprises.

Au-delà de ces mesures d'urgence, nous devons avancer dans trois directions complémentaires.

Tout d'abord, nous devons instaurer des règles financières internationales solides, contrôlées et sanctionnées. Un premier pas a été franchi lors du G20 ; il faut poursuivre en ce sens, car rien ne minerait davantage la confiance de tous les peuples que le sentiment que toutes les leçons de la crise n'ont pas été tirées.

Ensuite, nous devons soutenir la croissance nationale et européenne. Sur ce point, je me contenterai de quelques observations de bon sens. Nous ne pouvons accepter que des usines ferment et que des salariés soient licenciés par centaines dans des secteurs industriels qui sont au coeur de la compétence française. Je songe naturellement à l'automobile, et je me félicite que le Gouvernement ait pris toute la mesure du défi qu'il nous faut relever dans ce domaine.

Nous ne pouvons davantage accepter une réaction frileuse de l'Union européenne en dépit de l'engagement de la présidence. Comment pouvons-nous défendre l'Europe auprès des Français si l'Europe ne fait pas front uni face à la crise, si elle ne les protège pas, si elle ne défend pas d'abord leurs intérêts ? Le plan de relance de la Commission européenne sera donc examiné avec attention sur tous les bancs de cette assemblée.

Enfin, les deux plus grandes puissances économiques européennes, la France et l'Allemagne, doivent impérativement rapprocher leurs vues. Un pas a été franchi en ce sens hier, après la rencontre entre Mme Merkel et M. Sarkozy. Mais il faut aller plus loin dans tous les domaines stratégiques : l'industrie, bien sûr, mais aussi la recherche, l'innovation, la fiscalité ou l'énergie.

Je terminerai par une troisième orientation en forme de réflexion : pour faire face à la gravité des événements que nous venons de connaître et permettre, à terme, un retour à l'équilibre de l'économie mondiale, il est essentiel que nous procédions à un partage de la valeur ajoutée plus conforme aux efforts réels des salariés.

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