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Intervention de Patrick Roy

Réunion du 10 mars 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Article 26

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Roy :

Madame la ministre, comme mes collègues l'ont dit, la gauche, et notamment le groupe socialiste, est favorable aux ARS. Nous avions d'ailleurs proposé cette mesure en 2004 considérant que le saucissonnage actuel, tout à fait inefficace, méritait d'être revu pour parvenir à une parfaite lisibilité. Jean Mallot l'a expliqué, l'objectif est d'aboutir à des dispositifs de santé adaptés à chaque région. Élu du Nord-Pas-de-Calais, où les problèmes de santé sont très importants et très spécifiques, je souhaite effectivement que nous puissions élaborer un projet de santé propre à ces spécificités.

Cela étant, nos réserves sur le dispositif proposé sont nombreuses surtout lorsque nous entendons le président Sarkozy nous expliquer, en résumé, que les ARS permettront d'obtenir des profits financiers, une meilleure rentabilité. J'en ai froid dans le dos. Bien sûr, je ne suis pas hostile à une bonne gestion de l'argent public et je souhaite qu'on évite autant que possible les gaspillages. Mais je ne suis pas le seul à penser dans cet hémicycle – même si, pour l'instant, nous ne sommes malheureusement pas majoritaires – que le service public n'est pas compatible avec la notion de profit ou de rentabilité. Lorsqu'une personne est malade ou victime d'un accident, il faut d'abord penser à la soigner et ensuite se préoccuper du coût.

Or la logique qui prévaut dans ce texte – nous l'avons vu avec la nomination des directeurs d'hôpitaux – est celle de la rentabilité. N'avons-nous pas entendu, entre autres horreurs, que diriger un hôpital c'était comme diriger une entreprise aéronautique ? Permettez-moi de continuer à contester cette vision.

S'agissant des ARS, les inquiétudes émanent de l'ensemble du monde médico-social, et notamment de l'UNAPEI. Samedi dernier encore, j'ai assisté à une soirée organisée par l'association locale des Papillons blancs qui m'a dit sentir planer une menace forte sur son avenir. Ses membres craignent que le secteur médico-social soit écrasé par la mise en place des ARS.

Quant à la gouvernance des ARS, elle traduit la dérive anti-démocratique que nous avons déjà dénoncée, avec un directeur tout puissant, surveillé par le préfet – c'est-à-dire par son copain. C'est la logique de ce gouvernement qui a la volonté de museler l'opposition. Dès qu'une critique se fait entendre, on voit se lever des cohortes…

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