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Interventions sur "linguistique"

24 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ce débat trop longtemps repoussé a enfin lieu ! C'est un premier succès pour celles et ceux qui, des décennies durant, ont résisté à une conception réductrice des questions linguistiques. Résistance qui renvoie fondamentalement à deux conceptions opposées de l'organisation sociale : l'une marquée par les logiques de domination et de hiérarchisation, l'autre par celles de solidarité, de partage, de respect mutuel, de tolérance. Cette avancée marque l'évolution d'une opinion qui adhère plus largement à l'idée que l'universalité de la culture n'est nullement incompatible avec la d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

Le moment est maintenant venu d'évaluer ce qu'un effort national de revitalisation et de reconquête peut apporter au lien social et à l'essor culturel de notre pays. La pluralité linguistique fait partie de la réalité française depuis les origines de l'État, depuis que les rois de France décidèrent d'annexer les territoires voisins. L'indispensable diffusion d'une langue commune a conduit à considérer que l'espace public devait être le domaine de la seule langue nationale, l'usage des autres langues devant être réservé à la seule sphère privée. Cette idée, apparemment logique, sert en...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

... et l'échange entre les créations et les grands lieux d'affichage culturel que sont, par exemple, les diverses manifestations nationales et régionales. Cette ouverture constitue le meilleur moyen de lutter contre la ghettoïsation de ces langues et des cultures dont elles sont porteuses. La mise en place d'une politique ambitieuse par laquelle la nation reconnaîtrait la diversité de ses pratiques linguistiques doit s'accompagner de la création d'instances de contrôle indépendantes chargées de faire respecter la loi, de suivre l'évolution de sa mise en application et d'évaluer les effets des mesures prises. Leurs observations devraient faire l'objet d'un rapport annuel devant la représentation nationale. La cohésion sociale, garante de l'unité républicaine, suppose que notre République accueille enfin...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

...ment des langues régionales ou minoritaires ne doivent pas se faire au détriment des langues officielles ce point me paraît essentiel pour notre débat. C'est là, me semble-t-il, la pierre angulaire d'une position qui devrait tous nous rassembler. Le Président de la République, alors qu'il était candidat à l'élection suprême, déclarait dans son discours de Caen, le 9 mars 2007 : « Le patrimoine linguistique de la France, ce n'est pas seulement le français : c'est aussi l'extraordinaire richesse de ses langues régionales. Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par l'éducation nationale. Je souhaite que l'on soutienne leur pratique et leur diffusion. » Mais, précisait-il aussi, « je ne veux pas de cette logique de confrontation avec le français », élément de « l'unité franç...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Olivier-Coupeau :

...lture comme des éléments du patrimoine de l'humanité, à favoriser et à préserver. L'interculturel et le plurilinguisme sont internationalement considérés comme une richesse, un trésor qu'il faut faire vivre et faire croître. À rebours de ces efforts, la France laisse peu à peu s'éteindre les soixante-quinze langues régionales qu'elle a la chance de posséder, faute de mettre en oeuvre la politique linguistique volontariste et le dispositif législatif spécifique nécessaires à leur survie. Je veux ici rappeler quelques fondamentaux : oui, je suis attachée à l'unité de la République et à la suprématie du français, garant de la cohésion nationale.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Olivier-Coupeau :

Il faut dire haut et fort que la reconnaissance de nos héritages culturels et linguistiques doit exclure toute forme de communautarisme.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Méhaignerie, président de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales :

La France a progressivement pris conscience de la richesse de son patrimoine linguistique et de la créativité de ses expressions artistiques. C'est ainsi que, dans une tribune publiée récemment, Marc Le Fur, d'autres députés et moi-même avons rappelé qu'aimer parler alsacien, basque, breton ou flamand et vouloir transmettre ces langues, ce n'est nullement trahir la France, mais l'enrichir. Comment lever les obstacles à l'utilisation, à l'enseignement et à la diffusion des langues rég...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Schneider :

...lus les engagements du candidat Sarkozy. Cela honore le Gouvernement, madame la ministre. Cela honore notre assemblée, monsieur le président. Permettez-moi, en outre, de préciser que je m'exprime au nom de l'ensemble des députés alsaciens de la majorité. Comme vous l'avez souligné, madame la ministre, la France est riche de ses diversités historique, culturelle, géographique, gastronomique et linguistique. Tout cela constitue un formidable patchwork, un camaïeu scintillant de richesses : c'est tout cela qu'on appelle notre patrimoine. Un de ses éléments les plus beaux et les plus magiques, parce que vivant témoignage de l'histoire de France, est notre diversité linguistique. Le nom de Strasbourg, ville dont je suis élu, signifie : bourg des Strassen, ou routes soit « carrefour », ou « croisée de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Schneider :

En effet, mon cher collègue : le serment de Strasbourg qui, en 842, partageait l'empire de Charlemagne. Notre diversité linguistique est l'un des apports les plus précieux à notre patrimoine français. Comme d'autres l'ont fait avant moi sous d'autres formes, j'affirme que, loin de porter préjudice à l'unité nationale, elle en est le ciment. Permettez à l'ancien professeur de français que je suis, militant convaincu de la francophonie, de plaider avec force pour la reconnaissance de nos langues régionales, fierté de nos terroi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVictorin Lurel :

...alifiait lui-même, amoureux de la langue française, celui-là même qui conjugua dans son oeuvre et dans sa vie universalité et ce que nous appelons en Caraïbes « diversalité », s'il eût été présent dans cet hémicycle, n'eût pas manqué de nous exhorter, avec sa verve incandescente et ses fulgurances essentielles, à ne pas laisser dépérir voire laisser mourir des pans entiers de notre patrimoine linguistique national. J'invoque son ombre tutélaire car, dans un débat comme celui qui nous occupe, touchant à un élément important de notre identité, il aurait, à n'en pas douter, tenté de faire comprendre et de faire prendre conscience à tous qu'il faut sortir en confiance de l'idéologie linguistique faite d'écrasement, d'humiliation d'« abâtardissement », comme il aimait à le dire des langues autres ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVictorin Lurel :

Mes chers collègues, j'aimerais vous donner une raison supplémentaire pour vous inciter à mieux promouvoir nos langues et à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires : cette revendication doit être admise sur la base des droits fondamentaux, le droit à la langue ou les droits linguistiques reconnus à chacun comme éléments d'identité. C'est une autre version de l'individualisme possessif, car ce droit n'est pas reconnu à des minorités mais bien à des locuteurs. La France ne saurait continuer à traiter ses langues régionales de façon pire pardonnez-moi de le dire ici que la Turquie, et refuser à ses citoyens d'utiliser, dans la sphère publique comme dans la sphère privée, la la...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Mach :

... la ministre, mes chers collègues, en cette année 2008 déclarée « Année internationale des langues » par l'UNESCO, je souhaite vivement saluer l'initiative du Gouvernement. En effet, l'engagement pris envers les langues régionales a été tenu et l'organisation de ce débat en est la concrétisation. Il consacre officiellement l'intérêt que le Gouvernement accorde à la préservation de notre diversité linguistique et culturelle, et je lui en suis extrêmement reconnaissant. Cette discussion, depuis longtemps sollicitée et espérée, tant par les députés directement concernés que par les associations qui oeuvrent chaque jour en ce domaine, revêt un aspect absolument primordial pour certains départements mais aussi pour le pays. La diversité, tant linguistique que culturelle, est une grande richesse pour les i...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

...hrase lapidaire « la langue de la République est le français » n'est pas si anodine, et met la France dans une situation intenable. À cause de cet article, non seulement la France n'a toujours pas ratifié cette fameuse Charte des langues régionales, mais elle a aussi été obligée de refuser de signer certains éléments de conventions internationales qui prévoient la valorisation de la diversité linguistique. Il s'agit, par exemple, du pacte international relatif aux droits civils et politiques dont l'article 27 précise que les minorités linguistiques ne peuvent être privées du droit d'employer leur propre langue. La France n'a pas ratifié cet article, non plus que l'article 30 de la Convention relative aux droits de l'enfant qui énonce : « un enfant appartenant à une de ces minorités ne peut être pr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

J'aurais aimé parler aussi de l'audiovisuel, puisque, madame la ministre de la culture, vous êtes aussi concernée par ce dossier, et faire des comparaisons européennes. Je m'en abstiendrai. Pour conclure, je dirai simplement qu'il est temps que la France assume ses racines, sa culture, cette richesse linguistique qui fait sa force. Comme on le dit chez moi : Ya d'ar brezhoneg ! Oui à la langue bretonne, ainsi qu'aux autres langues régionales, que je ne peux malheureusement pas exprimer. Nous prenons rendez-vous pour les prochains débats. Kenavo ! À bientôt ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCamille de Rocca Serra :

... français. Pourquoi dès lors perdre mon identité au bénéfice d'être français ? Je suis et veux être français au bénéfice de mon identité. » Oui, l'alchimie entre identité et altérité permet à chacun de s'identifier pleinement à la Nation, à condition que celle-ci n'entende pas nier pas ses diversités mais les fasse converger vers un sens commun. Oui, il nous appartient de combiner nos richesses linguistiques et culturelles pour servir le dialogue et les échanges nécessaires. À la lumière de la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui énonce que l'universalisme doit reposer sur une conception de la diversité linguistique et culturelle qui dépasse à la fois les tendances à l'homogénéisation et les tendances à l'isolement, facteur d'exclusion, il nous faut trouver la meilleure formule pour fa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArmand Jung :

Je conclus, monsieur le président ! Si je me félicite de la tenue de ce débat à l'Assemblée nationale, je voudrais mettre en garde le Gouvernement contre la tentation de faire miroiter de faux espoirs à nos provinces, sous peine de provoquer la déception, voire la révolte de celles et ceux qui attendent depuis si longtemps que la République reconnaisse leur spécificité linguistique et culturelle. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Censi :

...sentiel, madame la ministre. Quand je parle de pensée, de culture et d'identité, notions auxquelles vous avez toujours été très attachée, je n'évoque ni des particularismes, ni des minorités, ni des comportements confinés à la marge de la France : c'est bien d'identité nationale, de culture nationale et de pensée nationale que je parle. Mes chers collègues, affirmons haut et fort que la richesse linguistique de la France renforce ce que nous sommes et ce qu'est la République Française. Elle renforce notre identité, non seulement dans notre propre maison je parle de la France , mais aussi dans le monde. C'est pourquoi je remercie M. le Premier ministre et la représentation nationale, en particulier notre collègue Marc Le Fur pour ce débat au sein de notre hémicycle. Il est historique, pas seulemen...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, je vais, moi aussi, contribuer à la diversité de notre débat, en vous parlant du francique, qu'il s'agisse du francique mosellan, rhénan ou luxembourgeois. Je voudrais aborder le francique dans ses différentes dimensions : historique, linguistique, culturelle, politique et économique. Je rappelle que le francique n'est pas l'alsacien, même si le droit local rassemble l'Alsace et la Moselle. J'évoquerai d'abord sa dimension historique. Clovis, premier roi des Francs, et Charlemagne, empereur des Romains, ont eu pour langue maternelle le francique rhénan, car les serments de Strasbourg, prémices du traité de Verdun de 843 ont été rédigés da...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMuriel Marland-Militello :

... d'une histoire multiséculaires, doit rester seul obligatoire. Les actions de Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale, en faveur de la maîtrise de la langue française à l'école, vont dans le bon sens. Car comment peut-on s'intégrer et trouver sa place dans une société dont on ne maîtrise pas la langue commune ? Néanmoins, et c'est bien l'objet de mon intervention, cette nécessaire unité linguistique ne s'oppose pas à une meilleure reconnaissance de nos langues régionales. Et, en la matière, des progrès restent à faire. Nos langues régionales sont l'esprit et la culture de nos régions. À ce titre, elles font partie intégrante de notre patrimoine culturel français. Et nous avons tout lieu de nous réjouir de l'intérêt des jeunes générations pour ce patrimoine. C'est pourquoi le problème essen...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

...eurs de la langue française. L'un des derniers textes que j'ai lu en en français il faut le citer car, de nos jours, le bon français, le vrai français, constitue une extrême rareté est le manifeste du collectif « Qui fait la France », preuve que la pratique de l'argot des banlieues n'empêche pas de parler français, le vrai français, voire de proclamer son amour de la France. La globalisation linguistique nous conduirait non pas à une « super-langue » très élaborée, mais au contraire à un « basic globish », sorte de volapük utilitaire et acculturé. Ce débat devrait donc être le dernier, au moins sur les principes. Nous devons trancher, en repoussant toute hypocrisie et tout faux-semblant : soit la majorité de cette assemblée accepte les langues régionales et minoritaires, comme l'ont fait la plup...