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Interventions sur "père"

24 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Jardé :

Madame la présidente, madame la secrétaire d'Etat chargée de la santé, mes chers collègues, faut-il autoriser la procréation post mortem ? Telle est la question que nous allons étudier. J'insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas ici d'insémination, mais de transfert d'embryons. Aujourd'hui, si le père décède, on détruit l'embryon ou on propose de le transférer à une autre femme. Martine Aurillac et moi-même pensons que l'on peut aussi le proposer à sa mère génétique, fût-elle veuve. J'entends parfaitement ceux qui invoquent les problèmes psychologiques que cela pourrait entraîner. En effet, l'embryon ne doit pas servir de refuge, de consolation, parce qu'il permettrait de retrouver son père d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

...Nous légiférons sur la possibilité de faire des enfants de réparation, et non des êtres humains conçus d'emblée pour ce qu'ils sont, doués d'un potentiel de développement fondé sur cette double dualité : celle de la vie et de la mort, d'une part ; celle des sexes dans l'espèce humaine, d'autre part. Il sera très difficile, pour un enfant ainsi conçu, de porter toute sa vie le poids de la mort du père et d'être à jamais un enfant de réparation. Nous connaissons des cas cliniques dans lesquels un enfant à qui on a donné le prénom d'un autre enfant disparu se sent toute sa vie coupable d'être vivant après la mort de son frère ou de sa soeur. Nous touchons donc à des interdits extrêmement profonds. Cet article nous incite à une réflexion fondamentale sur la mort et la vie. Nous ne sommes pas là ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Aurillac :

...ages politiques. Elle a du reste été très longuement débattue. Je tiens à rappeler, après mon collègue Olivier Jardé, que la disposition que nous examinons n'a rien à voir avec une insémination post mortem, qui consisterait, c'est vrai, à créer un orphelin, ce que nous proscrivons. L'article que nous avions adopté en première lecture autorise simplement le transfert d'embryons après le décès du père, dès lors que celui-ci a donné son consentement et qu'un processus de transfert correspondant à un vrai projet parental et effectué dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation, donc destiné à un couple stérile nous en avons longuement discuté tout à l'heure, avant la levée de séance , est très largement entamé. Je reconnais volontiers, madame la secrétaire d'État, qu'il est diffi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Aurillac :

.... La souffrance supplémentaire que cela représente me semble s'apparenter à un second deuil. La femme doit pouvoir choisir d'assumer le projet parental construit en couple. Quant à l'embryon, j'en appelle à ceux de nos collègues pour lesquelles la promesse de vie est essentielle et doit être tenue. N'est-il pas finalement préférable de permettre à cet enfant de vivre avec sa mère, qui a aimé son père au point de vouloir l'élever, même seule, et qui lui aura fait ainsi le cadeau de la vie ? Pour toutes ces raisons, nous souhaitons que les amendements de suppression de l'article soient repoussés.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Dionis du Séjour :

...couté Mme Aurillac avec beaucoup d'attention et d'émotion. Pour ma part, avec toute mon amitié et bien que je partage pour l'essentiel le point de vue d'Olivier Jardé et, je crois, de Martine Aurillac, je suis choqué par cet article. Il s'y joue du reste une part d'histoire personnelle. Cet article permet à une maman de planifier je dis bien de planifier la naissance d'un enfant orphelin de père. Mon histoire personnelle m'a fait éprouver la souffrance que représente l'absence du père pour l'enfant orphelin. Cette souffrance est déjà réelle et profonde quand un accident de la vie fait d'un enfant un orphelin : c'est une quête permanente. Ce débat est bien plus qu'un énième remake du conflit entre droit à l'enfant et droit de l'enfant. Je vous en fais grâce. Mais il s'agit de planifier l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Génisson :

Mais, mon cher collègue, vous le savez, et on l'a déjà dit à plusieurs reprises dans cet hémicycle, il y a bien d'autres circonstances qui conduisent aujourd'hui de nombreuses femmes à être chef de famille monoparentale, avec des fratries à l'intérieur desquelles les enfants n'ont plus de référence au père, par exemple parce que celui-ci les a complètement abandonnés !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Génisson :

Mais si ! Il n'y a plus de père, il n'y a plus d'homme auprès de ces enfants. Les enfants qui s'élèvent dans la difficulté, cela existe. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Génisson :

...on l'a évoqué et M. le rapporteur, que nous suivons dans ce domaine, en parle régulièrement des rapports de filiation et des rapports affectifs, bref la force de l'amour. Nous devons être sensibles à cette demande et accéder au souhait qui est formulé. En ce qui me concerne, je soutiendrai donc bien évidemment la disposition qui est inscrite actuellement dans notre projet de loi, et qui, je l'espère, continuera d'y figurer.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Il faut laisser la liberté à la femme de choisir si, en son âme et conscience, et avec son amour pour l'enfant à venir, elle se sent apte à donner cette vie. Regardons en face ce que sont les familles de notre temps plutôt que de s'intéresser à celles du XIXe siècle. Combien d'enfants sont élevés aujourd'hui seulement par leur mère ou par leur père ? Ils ne sont pas malheureux pour autant. J'ai entendu dire tout à l'heure que ce serait choisir le malheur pour l'enfant.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

J'espère que non, que cette majorité d'enfants qui sont élevés aujourd'hui dans de telles circonstances ne sont pas tous des enfants malheureux. Il existe fort heureusement, dans les familles françaises, la possibilité pour une personne seule de donner naissance à un enfant, de commencer son éducation et de compléter plus tard sa famille, en adoptant une forme ou une autre de famille recomposée. D'ailleur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaëtan Gorce :

...avoir de la famille et de l'embryon. C'est une situation concrète, qui a bien été présentée par Mme Aurillac tout à l'heure. Une femme a conçu avec son conjoint un projet parental. Ce projet est interrompu par les accidents de la vie, mais elle avait décidé avec son conjoint, puisque c'est bien ainsi que le texte est rédigé, que, quoi qu'il arrive, ce projet parental devrait aller à son terme. Le père avait été sollicité et consulté. Il avait donné son accord de principe lorsque le processus de fécondation avait été entamé. Peut-on ajouter au deuil que cette femme va connaître la fin du projet parental ? Je n'ose même pas évoquer, tellement cela paraît inhumain pardonnez-moi d'employer ce terme, mais c'est celui qui me vient spontanément , le transfert dans une autre famille. Est-ce que l'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, rapporteur de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi bioéthique :

...es que j'estime le plus dans cet hémicycle ! Je vous donnerai un seul argument. Ce n'est pas l'argument du bonheur, car qui peut décider du bonheur ? Il est des orphelins qui vivent heureux et des gens parfaitement entourés qui vivent dans le malheur. Cet enfant qui naîtrait orphelin, pourquoi serait-il beaucoup plus malheureux, au fond, que celui qui naît dans une famille monoparentale, dont le père est parti ou décédé ? Cet argument me paraît relativement faible. Je vois bien la cruauté de la situation. Imaginons un couple, probablement jeune, qui attend, dans les quinze jours, l'instant crucial, après une longue période, car préparer un embryon prend du temps. Son projet parental est sur le point d'aboutir, et l'homme meurt subitement. C'est non pas la double peine mais le double deuil, l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Premièrement, pouvons-nous délibérément faire naître un enfant sans père ? Il ne s'agirait pas d'un accident, mais bien d'une autorisation que notre législation prévoirait. Je pense que non, il ne le faut pas. Deuxième point : qu'allons-nous répondre aux hommes qui vont se retrouver veufs et qui, eux aussi, vont demander la réalisation de ce que notre législation appelle le projet parental ? Soit nous assumons la différence sexuelle en affirmant qu'une femme n'est pa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Nauche :

...n sujet qui concerne des cas particuliers, c'est-à-dire qui se rapporte à des situations relativement exceptionnelles qu'il est difficile de faire entrer dans le cadre d'une loi. Un collègue a dit qu'on ne pouvait pas faire parler les morts. Mais nous sommes tous des morts en puissance et si nous rédigeons un testament, nous parlons au-delà de notre propre vie en exprimant des volontés dont on espère bien qu'elles seront suivies d'effet. La notion de testament de vie associé à un projet parental de cette nature est donc extrêmement importante. Les dispositions proposées parMartine Aurillac prévoient qu'il puisse y avoir un consentement tout à fait éclairé et affirmatif du conjoint au cas où il décéderait. Ensuite, un délai de réflexion est prévu, ce qui permet de sortir de la période d'émotio...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vuilque :

L'enfant va naître sans père, me rétorque-t-on. Mais non, l'enfant a un père génétique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Jeanneteau :

... pour défendre l'amendement de suppression que je propose et qui est à peu près identique à celui défendu par mon collègue Xavier Breton. Je ne reviens pas sur les arguments qui ont été très bien développés par Philippe Gosselin. En revanche, je reviendrai d'un mot sur l'intervention de notre collègue Nicolas Dhuicq. Les enfants ainsi conçus deviendront obligatoirement un substitut symbolique du père et porteront une charge psychologique très importante. Cela me semble d'autant plus évident que l'enfant naîtrait entre quinze et vingt-sept mois après le décès du père. Ce transfert post mortem qui apparaît comme une forme d'extraordinaire empathie envers la veuve me semble contraire à l'intérêt de l'enfant à naître. Comme cela été dit, poser comme limite à la procréation les limites de la vie ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Tout à l'heure, j'ai évoqué les mécanismes de déni qui sont à l'oeuvre dans les psychoses, en particulier le déni de la différence des sexes, qui me semble être l'un des éléments sous-jacents de l'article précédent. Revenons au père absent. Le père a cette particularité d'être présent s'il existe dans la parole de la mère. Un père qui serait présent physiquement mais qui ne le serait pas dans la parole de la mère ne pourrait pas exercer sa fonction, celle-ci étant au départ séparatrice, en fonction du nom, de la séparation de la dyade. C'est vrai que la plasticité humaine, la capacité d'adaptation d'un enfant peut lui perme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

J'ai écouté avec attention les différents arguments qui ont été développés mais j'avoue n'avoir été convaincu par aucun, car il y a un certain nombre de questions auxquelles vous ne répondez pas. À vous entendre, lorsque je meurs, ma volonté s'éteint. En êtes-vous bien sûr ? J'espère que non.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

 « Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place », dit le chant des partisans ! Ma volonté de non-patrimonialité et de non-marchandisation du corps humain, j'espère qu'elle demeurera après ma mort.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

La vie a disparu parce qu'un des éléments du projet parental a disparu, dites-vous. En êtes-vous sûrs ? C'est faire bien peu de cas de la mère. Le projet parental a été conçu à deux. Dire que le décès du père met un terme au projet parental, c'est dire que la mère compte pour rien dans celui-ci. En réalité, après la mort du père, le projet parental demeure, porté par la mère, et c'est à elle de décider de le mener ou non à son terme. Troisième argument : pensons-nous à l'enfant, nous demandez-vous ? Bien sûr ! Mais soyez conséquents avec vous-mêmes : si vous refusez l'implantation post mortem, propo...