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Amendement N° 87 2ème rectif. (Adopté)

Exécution des peines

Déposé le 10 janvier 2012 par : le Gouvernement.

Amendement permettant l'application des dispositions des deux derniers alinéas de l'article 99 et du dernier alinéa de l'article 55 du Règlement

I. - Après l'article 133-16 du code pénal, il est inséré un article 133-16-1 ainsi rédigé :

« Art. 133-16-1. - Si la personne a été condamnée par une juridiction pénale d'un État membre de l'Union Européenne à une des peines suivantes, la réhabilitation n'est susceptible de produire ses effets sur les condamnations françaises antérieures qu'à l'issue des délais ci-après déterminés :
« 1° Lorsque la peine prononcée est une sanction pécuniaire, qu'à partir de l'effacement de cette condamnation ou de l'écoulement d‘un délai de 3 ans à compter de son prononcé.
« 2° Lorsque la peine prononcée est une peine d'emprisonnement d'une durée supérieure à 1 an, qu'à partir de l'effacement de cette condamnation ou de l'écoulement d‘un délai de 10 ans à compter de son prononcé.
« 3° Lorsque la peine prononcée est une peine d'emprisonnement d'une durée supérieure à 10 ans, qu'à partir de l'effacement de cette condamnation ou de l'écoulement d‘un délai de 40 ans à compter de son prononcé.
« 4° Lorsque la personne a été condamnée à une peine autre que celles définies aux 1° à 3°, qu'à partir de l'effacement de cette condamnation ou de l'écoulement d'un délai de 5 ans à compter de son prononcé. ».

II. - Le code de procédure pénale est ainsi modifié :

1° L'article 769 est ainsi modifié :

a) À la dernière phrase du troisième alinéa, après le mot : « imprescriptibles » sont insérés les mots : « ou par une juridiction étrangère » ;

b) Il est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« 10° Les condamnations prononcées par les juridictions étrangères, dès réception d'un avis d'effacement de l'État de condamnation ou d'une décision de retrait de mention ordonnée par une juridiction française. Toutefois si la condamnation a été prononcée par une juridiction d'un État membre de l'Union Européenne, le retrait ordonné par une juridiction française ne fait pas obstacle à sa retransmission aux autres États membres de l'Union Européenne. » ;

2° Après l'article 770, il est inséré un article 770-1 ainsi rédigé :

« Art. 770-1. - Si un ressortissant français a été condamné par une juridiction étrangère et que cette condamnation figure au bulletin n° 1 de son casier judiciaire, il peut demander le retrait de cette mention au tribunal correctionnel de son domicile, ou de Paris s'il réside à l'étranger.
« La requête ne peut être portée devant la juridiction compétente, sous peine d'irrecevabilité, qu'à l'issue des délais prévus par l'article 133-16-1 du code pénal.
« La requête est instruite et jugée conformément à l'article 703 du présent code.
« Si la condamnation émane d'une juridiction d'un État membre de l'Union européenne, le retrait de sa mention au bulletin n° 1 ne fait pas obstacle à sa retransmission aux autres États membres. » ;

3° Le 13 de l'article 775 est complété par les mots : « concernant un mineur ou dont l'utilisation à des fins autres qu'une procédure pénale a été expressément exclue par la juridiction de condamnation. » ;

4° L'article 775-1 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Si un ressortissant français a été condamné par une juridiction étrangère, il peut également, selon la même procédure, demander au tribunal correctionnel de son domicile, ou de Paris s'il réside à l'étranger, que la mention soit exclue du bulletin n° 2. » ;

5° Après l'article 775-2, il est inséré un article 775-3 ainsi rédigé :

« Art. 775-3. - Les informations contenues au bulletin n° 2 du casier judiciaire d'une personne lorsqu'elles sont relatives à une condamnation prononcée par une juridiction étrangère sont retirées à l'expiration des délais prévus par l'article 133-16-1 du code pénal. » ;

6° L'article 777 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, après le mot : « prononcées », sont insérés les mots : « par une juridiction nationale » ;

b) Après l'avant-dernier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Le bulletin n° 3 contient également les condamnations prononcées par les juridictions étrangères à des peines privatives de liberté d'une durée supérieure à 2 ans qui ne sont assorties d'aucun sursis. » ;

c) Le dernier alinéa est complété par les mots : «, sauf s'il s'agit de l'autorité centrale d'un État membre de l'Union européenne, saisie par la personne concernée. » ;

d) Il est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Si le demandeur est un étranger ressortissant d'un État membre de l'Union européenne, toute demande de bulletin n° 3 est adressée à l'autorité centrale de cet État, afin que celle-ci communique les mentions qui apparaissent sur le bulletin qui lui est délivré » ;

7° À l'article 777-1, les mots : « l'alinéa 1er de » sont supprimés.

III. - Les dispositions du code pénal et du code de procédure pénale résultant du présent article ne sont applicables qu'aux condamnations prononcées par une juridiction étrangère à compter du 27 avril 2012.

IV. - Le dernier alinéa du III de l'article 17 de la loi n° 2010-242 du 10 mars 2010 tendant à amoindrir le risque de récidive criminelle et portant diverses dispositions de procédure pénale est supprimé.

Exposé Sommaire :

Cet amendement transpose dans notre droit la décision-cadre n° 2008/675/JAI du Conseil du 24 juillet 2008 relative à la prise en compte des décisions de condamnation entre les États membres de l'Union européenne à l'occasion d'une nouvelle procédure pénale, en ce qui concerne la prise en compte des condamnations étrangères pour les règles de réhabilitation des condamnations française, ainsi que de la décision-cadre 2009/315/JAI du 26 février 2009 concernant l'organisation et le contenu des échanges d'informations extraites du casier judiciaire entre les États membres.

Sur le premier point, il prévoit dans un nouvel article 133-16-1 du code pénal les délais à l'issue desquels les condamnations françaises seront susceptibles (en l'absence de nouvelle condamnation française) d'être réhabilitées malgré l'existence d'une condamnation étrangère.

Sur le second point, il met les dispositions du code de procédure pénale sur le casier judiciaire en conformité avec les obligations des États membres résultant de la décision cadre en ce qui concerne la réception et le stockage des condamnations prononcées à l'étranger, comme en ce qui concerne leur restitution à travers les réponses aux requêtes formulées par un autre état membre.

L'obligation de conserver les condamnations étrangères dans le casier tant que l'État de condamnation n'en demande pas l'effacement a conduit, pour éviter une inégalité des justiciables selon le lieu de condamnation dans la mesure où certains État ne connaissent pas des règles de réhabilitation, à prévoir la possibilité pour la personne de demander l'effacement des mentions au casier - dans les délais de réhabilitation prévu ci-dessus par le code pénal - cet effacement n'ayant toutefois d'effet que pour la délivrance en France des bulletins n° 1, n° 2 ou n° 3 du casier.

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